28 novembre 2006

Jeanne, 2 ans !


J'ai ouvert ce blog il y a juste un an. Jeanne, qui avait un an, contemplait le monde de son air assuré, un rien enjoué, comme si elle nous avait conquis depuis longtemps.
C'était un moment où je n'aimais plus les anniversaires. Il est des tristesses qui se manifestent comme çà.
Le temps qui passe et qui nous emmène est aussi fait d'instants heureux où l'enfant qui s'ouvre nous révèle à nous-même. La petite voyageuse qui garde la maison errante de ses parents en perpétuel transit, qu'attend-elle ? Sa bouille tranquille et ses sourires cajoleurs de madame oui-oui répondent simplement. Faites-moi confiance. Je suis bien ici et là, avec vous, et vous n'avez qu'à me suivre sur ma planète...
Petite Princesse, tu m'as redonné le goût des anniversaires !

19 septembre 2006

Lisez avant de crier !

Mais vous aurez peut-être un peu de difficulté... C'est une dense réflexion.
Alors prenez votre temps. Je vous jure que cela vaut la peine de mesurer combien l'information est manipulée.
Vous comprendrez aussi que ce sont les Grecs qui auraient dû hurler !



"C'est pour moi un moment émouvant que de me trouver encore une fois à l'université, et encore une fois pouvoir y donner une conférence. Mes pensées me ramènent à ces années au cours desquelles après une belle période passée à l'institut supérieur de Freising j'ai commencé mon activité d'enseignant à l'université de Bonn. C'était – en 1959 – à l'époque de l'université à l'ancienne avec ses titulaires pour les différentes chaires, où il n'y avait ni assistants, ni dactylos mais en revanche, le contact avec les étudiants et surtout entre les professeurs était très direct. On se rencontrait avant et après les cours, dans la salle des professeurs. Les contacts avec les historiens, les philosophes, les philologues et naturellement aussi entre les deux facultés de théologie, étaient très étroits. Une fois par trimestre, il y avait ce qu'on appelait un dies academicus, où les professeurs de toutes les facultés, se présentaient devant les étudiants de l'université rendant ainsi possible une expérience d'universitas (…) - c'est à dire l'expérience du fait que, malgré toutes nos spécialisations qui parfois nous rendent incapables de communiquer entre nous, nous formons un tout et travaillons dans la plénitude de la raison unique dans ses différentes dimensions, et nous nous trouvons ainsi ensemble face à la responsabilité commune du bon usage de la raison – ce fait devenait une expérience vivante. L'université sans doute était fière aussi de ses deux facultés de théologie. Il était clair qu'elles aussi en s'interrogeant sur la rationalité de la foi, accomplissent un travail, qui fait nécessairement parti du " tout " de l'universitas scientarium, même si tous ne pouvaient pas partager la foi, que les théologiens s'attachent à relier à la raison commune, cette cohésion intérieure dans le cosmos de la raison ne fut pas même perturbée la fois ou nous parvint la nouvelle qu l'un de nos collègues avait déclaré qu'il y avait une bizarrerie dans notre université : deux facultés qui s'occupaient d'une chose qui n'existait pas – Dieu. Que même devant un scepticisme aussi radical, il reste nécessaire et raisonnable, de s'interroger sur Dieu au moyen de la raison et qu'il faille le faire dans le contexte de la tradition de la foi chrétienne, était dans l'ensemble de l'université une conviction indiscutée.
Tout ceci m'est revenu en mémoire quand j'ai lu récemment la partie éditée par le professeur Théodore Khoury (Münster) du dialogue que l empereur byzantin érudit Manuel II Paléologue mena en 1391 durant son séjour d'hiver à Ankara avec un Persan lettré sur le Christianisme et l'Islam et la vérité des tous deux.. C'est probablement l'empereur lui-même qui retranscrivit ce dialogue durant le siège de Constantinople, entre 1394 et 1402 ; cela explique aussi pourquoi ses propres raisonnements sont restitués beaucoup plus en détail que ceux de son interlocuteur persan. Le dialogue porte sur l'ensemble des structures de la foi contenues dans la Bible et le Coran et insiste particulièrement sur l'image de Dieu et de l'homme, mais nécessairement aussi toujours de nouveau sur la relation entre – comme on disait alors – " les trois lois " ou les " trois ordres de vie " : l'Ancien Testament, le Nouveau Testament, le Coran. Je n'ai pas l'intention de développer ce thème au cours de cette leçon ; je voudrai m'arrêter sur un seul point plutôt marginal dans la construction du dialogue dans son entier – qui dans le contexte du thème " foi et raison " m'a le plus fasciné et qui servira de départ à mes réflexions sur ce thème.
Dans la " septième controverse " (…) éditée par le professeur Khoury l'empereur aborde le thème du Djihad, de la guerre sainte. L'empereur savait certainement que dans la sourate II, 256 on peut lire : " Aucune contrainte dans les choses de la foi ". C'est un texte de la période initiale, disent les experts, durant laquelle Mahomet était lui-même sans pouvoir et menacé. Mais naturellement, l'empereur connaissait aussi les dispositions développées plus tard et fixées dans le Coran concernant la guerre sainte. Sans s'arrêter sur les détails comme la différence de traitement entre les peuples du Livre [juifs et chrétiens] et les incroyants, il s'adresse à son interlocuteur d'une manière étonnamment abrupte pour nous en lui posant la question centrale du rapport entre religion et violence. Il lui dit : " Montre-moi donc ce que Mahomet a apporté de nouveau. Tu ne trouveras que des choses mauvaises et inhumaines, comme le droit de défendre par l'épée la foi qu'il prêchait. " L'empereur expose ensuite minutieusement les raisons pour lesquelles il est absurde de diffuser la foi par la violence. Une telle violence est contraire à la nature de Dieu et à la nature de l'âme. " Dieu n'aime pas le sang- dit-il-, ne pas agir selon la raison (…) est contraire à la nature de Dieu. La foi est le fruit de l'âme et non du corps. Celui qui veut conduire quelqu'un vers la foi, doit être capable de bien parler et de raisonner correctement et non d'user de la violence et de la menace… Pour convaincre une âme raisonnable on n'a besoin ni bras, ni d'armes, ni non plus d'un quelconque moyen par lequel on peut menacer quelqu'un de mort…. ".
La phrase décisive dans cette argumentation contre la conversion forcée est la suivante : agir de manière déraisonnable est contraire à la nature de Dieu. L'éditeur Théodore Khoury, commente : pour l'empereur, un Byzantin éduqué dans la philosophie grecque, cette phrase est évidente. En revanche pour la doctrine musulmane, Dieu est absolument transcendant. Sa volonté n'est liée à aucune catégorie, pas même celle de la raison. Dans ce contexte, Khoury cite l'œuvre du célèbre islamologue français Roger Arnaldez qui relève que Ibn Hazm va jusqu'à déclarer que Dieu ne serait pas même engagé par sa propre parole et que rien ne l'obligerait à nous révéler la vérité. Si telle était sa volonté l'homme devrait pratiquer l'idolâtrie. C'est ici que s'ouvre, dans la compréhension de Dieu et donc dans la réalisation concrète de la religion, un dilemme qui nous interpelle très directement. La conviction qu'agir contre la raison est contraire à la nature de Dieu est-elle seulement une pensée grecque ou est-elle valable en soi et toujours. Je pense que sur ce point se manifeste la profonde concordance entre ce qui est grec dans le meilleur sens du terme et ce qui est foi en Dieu fondée sur la Bible. Modifiant le premier verset du Livre de la Genèse, le premier verset des Ecritures Saintes, Jean commence le prologue de son Evangile par ces mots : "Au commencement était le verbe (logos)". C'est précisément les mots qu'emploient l'empereur, Dieu agit (synlogô), avec le logos. Logos signifie à la fois raison et verbe – une raison qui est créatrice et peut se communiquer mais justement, comme raison. Jean nous donne ainsi le dernier mot sur le concept biblique de Dieu. Le mot dans lequel toutes les voies souvent pénibles et tortueuses de la foi biblique rejoignent leur but, trouvent leur synthèse. Au commencement était le logos, et le logos est Dieu. La rencontre entre le message biblique et la pensée grecque n'était pas un simple hasard. La vision de Saint Paul devant qui s'étaient fermées les voies de l'Asie et qui vit en songe un Macédonien et entendit sa supplique : " Passe en Macédoine, viens à notre secours !"- (Ac 16,6-10) - cette vision peut être interprétée comme un condensé de la nécessité intrinsèque qui unit la foi biblique et le questionnement grec.
En réalité, ce rapprochement était en cours depuis longtemps. Déjà le nom mystérieux de Dieu issu du buisson ardent, qui détache ce Dieu de l'ensemble des divinités aux noms multiples en affirmant seulement son " Je suis ", son être, est face au mythe, une contestation recelant une analogie intime avec la tentative de Socrate de vaincre et de dépasser le mythe lui-même. Le processus commencé auprès du buisson, atteint au sein de l'ancien testament, une nouvelle maturité durant l'exil où le Dieu d'Israël, désormais privé de la Terre et du culte, s'annonce comme le Dieu du ciel et de la terre, se présentant avec une simple formule qui prolonge la parole du buisson ardent " je suis ". Avec cette nouvelle connaissance de Dieu, vont de pair des Lumières en quelque sorte qui s'expriment sur un mode drastique dans la dérision des divinités qui ne seraient que fabriquées des mains de l'homme (Ps 115). Ainsi malgré toute la dureté du désaccord avec les souverains hellénistiques qui voulaient obtenir par la force son ralliement au style de vie grecque et au culte des idoles, la foi biblique, durant l'époque hellénistique cheminait intérieurement vers la meilleure partie de la pensée grecque jusqu'à ce contact mutuel qui s'est réalisé essentiellement dans la littérature sapientiale, nous savons aujourd'hui que la traduction grecque de l'ancien testament faite à Alexandrie - la " Septante " -, est plus qu'une simple (au sens un peu dépréciatif) traduction du texte hébreu : elle est en réalité un témoignage textuel en soi et un pas important de l'histoire de la Révélation, dans lequel s'est accomplie cette rencontre d'une manière qui a eu une signification décisive pour la naissance du christianisme et sa divulgation. En profondeur, ce dont il s'agit, est la rencontre entre foi et raison, entre une pensée authentiquement éclairée et la religion. Partant véritablement de la nature intime de la foi chrétienne et, dans le même temps, de la nature de la pensée grecque désormais fondue dans la foi, Manuel II pouvait dire : Ne pas agir " avec le logos " est contraire à la nature de Dieu.
Pour être honnête, il convient de noter ici qu'à la fin du Moyen-Age se sont développées dans la théologie des tendances qui brisaient cette synthèse entre esprit grec et esprit chrétien. A rebours de ce qu'on pourrait appeler l'intellectualisme augustinien et thomiste, prend naissance avec Duns Scot une posture volontariste qui, à travers ses différents développements, conduisit à affirmer que nous ne connaîtrions de Dieu que la voluntas ordinata. Au-delà de celle-ci existerait la liberté de Dieu, en vertu de laquelle Il aurait pu créer et faire même le contraire de tout ce qu'il a effectivement fait. Ici se profilent des positions qui, sans aucun doute, peuvent se rapprocher de celles d'Ibn Hazm et pourraient conduire jusqu'à l'image d'un Dieu-Arbitre, qui n'est lié ni à la vérité ni au bien. La transcendance et la différence de Dieu sont accentuées de manière tellement exagérée que même notre raison, notre sens du vrai et du bien, ne sont plus un véritable miroir de Dieu, dont les possibilités abyssales restent pour nous éternellement inaccessibles et dissimulées derrière ses décisions effectives .
Au contraire, la foi de l'Eglise s'en est toujours tenue à la conviction qu'entre Dieu et nous, entre son Esprit créateur éternel et notre raison créée existe une véritable analogie dans laquelle – comme le dit le Concile de Latran IV en 1215 – les dissemblances sont certes infiniment plus grandes que les ressemblances, mais pas au point cependant d'abolir l'analogie et son langage. Dieu ne devient pas plus divin du fait que nous le repoussons loin de nous dans un volontarisme pur et impénétrable, mais le Dieu vraiment divin est ce Dieu qui s'est montré comme logos et comme logos a agi et agit, plein d'amour en notre faveur. Certes l'amour, comme dit Paul, " surpasse " toute connaissance et est pour cela capable de percevoir davantage que la simple pensée (Ep 3,19), cependant il reste l'amour du Dieu -Logos et pour cela le culte chrétien est – comme le dit encore Paul – " logikè latreia ", un culte qui concorde avec le Verbe éternel et avec notre raison (Rm 12,1).
Ce rapprochement intérieur mutuel qui s'est opéré entre la foi biblique et le questionnement philosophique de la pensée grecque, est un fait d'une importance décisive non seulement du point de vue de l'histoire des religions, mais aussi de celui de l'histoire universelle – un fait qui nous crée encore aujourd'hui des obligations. Quand on constate cette rencontre, on ne peut guère s'étonner que le christianisme, en dépit de son origine et de son important développement en Orient, ait fini par trouver en Europe le lieu de son empreinte historique décisive. Nous pouvons dire à l'inverse : cette rencontre, à laquelle s'est ajouté par la suite l'héritage romain, a créé l'Europe et reste le fondement de ce qu'on peut avec raison appeler Europe.
A la thèse selon laquelle l'héritage grec, purifié par la critique, est partie intégrante de la foi chrétienne, s'oppose la demande de déshellénisation du christianisme – une revendication qui depuis le début de l'ère moderne domine de plus en plus la recherche théologique. En regardant de plus près, on observe trois vagues dans ce programme de déshellénisation : bien que liées entre elles, elles sont cependant clairement distinctes par leurs motivations et par leurs objectifs. La déshellénisation émerge d'abord en relation avec les postulats de la Réforme du XVIe siècle. Les réformateurs se trouvaient confrontés à la tradition des écoles théologiques, à une systématisation de la foi conditionnée totalement par la philosophie, confrontés par conséquent à une détermination de la foi de l'extérieur, par un mode de pensée qui ne venait pas d'elle. Ainsi, la foi n'apparaissait plus comme parole historique vivante, mais comme un élément inséré dans la structure d'un système philosophique. Le sola Scriptura [les écritures seulement], au contraire, recherche la forme pure et primordiale de la foi, telle qu'elle est présente à l'origine dans la Parole biblique. La métaphysique apparaît comme un présupposé dérivant d'une autre source, dont il convient de libérer la foi pour qu'elle puisse redevenir totalement elle-même. En affirmant qu'il avait dû écarter le savoir pour faire place à la foi, Kant a agi dans le cadre de ce programme avec une radicalité que les réformateurs n'auraient pu prévoir. Ce faisant, il a ancré la foi exclusivement dans la raison pratique, lui déniant l'accès à la totalité du réel.
La théologie libérale du XIXe et du XXe siècle a apporté une deuxième vague au programme de déshellénisation : le représentant éminent en est Adolf von Harnack. Pendant mes études, ainsi que durant les premières années de mon activité universitaire, ce programme était extrêmement actif y compris dans la théologie catholique. Le point de départ en était la distinction de Pascal entre le Dieu des philosophes et le Dieu d'Abraham, d'Isaac et de Jacob. Dans ma leçon inaugurale à Bonn en 1959, j'ai discuté cet argument et je ne veux pas reprendre ici tout mon raisonnement. Je voudrais cependant tenter de mettre en lumière brièvement la nouveauté que représente cette seconde vague par rapport à la première. Chez Harnack apparaît l'idée centrale du retour au simple homme Jésus et à son message simple, qui viendrait avant toute théologie et, justement, avant toute hellénisation : ce serait ce message simple qui constituerait le sommet véritable du développement religieux de l'humanité. Jésus aurait marqué l'adieu au culte, en faveur de la morale. En définitive, Il est représenté comme le père d'un message moral humanitaire. Le but de Harnack est au fond de remettre le christianisme en harmonie avec la raison moderne, en le libérant précisément des éléments apparemment philosophiques et théologiques, comme par exemple la foi dans la divinité du Christ et dans la Trinité de Dieu. En ce sens l'exégèse historique et critique du Nouveau Testament, dans sa vision, replace la théologie dans le cosmos de l'université : la théologie, pour Harnack, est quelque chose d'essentiellement historique et donc de strictement scientifique. Ce qu'elle découvre sur Jésus au moyen de la critique est, pour ainsi dire, l'expression de la raison pratique et par conséquent défendable dans l'université. En arrière fond, il y a l'autolimitation moderne de la raison, exprimée de façon classique dans les " critiques " de Kant, mais entre temps radicalisée par la pensée des sciences naturelles. Cette conception moderne de la raison se fonde, pour le dire brièvement, sur une synthèse entre platonisme (cartésianisme) et empirisme, que le succès technique a confirmé. D'un côté on présuppose la structure mathématique de la matière, sa rationalité intrinsèque si l'on peut dire, qui rend possible de la comprendre et de l'utiliser dans toute son efficacité opérationnelle : ce présupposé de fond est en quelque sort l'élément platonicien dans la conception moderne de la nature. De l'autre côté, il s'agit de l'utilisation fonctionnelle de la nature à nos fins, où seule la possibilité de contrôler le vrai ou le faux par l'expérience fournit la certitude décisive. Le poids entre les deux pôles peut, selon les circonstances, porter plutôt d'un côté ou plutôt de l'autre. Un penseur strictement positiviste comme J. Monod s'est déclaré platonicien convaincu.
Ceci comporte deux orientations fondamentales décisives pour notre question. Seul le type de certitude qui découle de la synergie entre mathématique et empirisme nous permet de parler de scientificité. Ce qui prétend être de la science doit se confronter à ce critère. C'est ainsi que même les sciences qui concernent les choses humaines, comme l'histoire, la psychologie, la sociologie et la philosophie, cherchaient à se rapprocher du canon de la scientificité. Important pour nos réflexions est encore le fait que la méthode comme telle exclut le problème Dieu, en le faisant apparaître comme un problème ascientifique ou préscientifique. Mais nous nous trouvons là devant une réduction du rayon de la science et de la raison qui doit être questionnée.
J'y reviendrai. Pour le moment, il suffit de garder à l'esprit que si, à la lumière de cette perspective, on tentait de conserver à la théologie le caractère de discipline " scientifique ", il ne resterait du christianisme qu'un misérable fragment. Mais nous devons dire plus : si la science dans son ensemble est seulement cela, alors c'est l'homme lui-même qui par là subit une réduction. Car alors les interrogations proprement humaines – d'où ? vers où ? -, les interrogations de la religion et de l'ethos, ne peuvent trouver place dans l'espace de la raison commune décrite par la " science " entendue ainsi et doivent être déplacées dans le domaine de la subjectivité. Le sujet décide, sur la base de ses expériences, ce qui lui paraît religieusement soutenable, et la " conscience " subjective devient en définitive l'unique instance éthique. Mais de cette façon, l'ethos et la religion perdent leur force qui est de créer une communauté et tombent dans le domaine discrétionnaire de la personne. C'est là une condition dangereuse pour l'humanité : nous le constatons dans les pathologies menaçantes de la religion et de la raison – pathologies qui doivent nécessairement éclater quand la raison est à tel point réduite que les questions de la religion et de l'ethos ne la regardent plus. Ce qui reste des tentatives de construire une éthique en partant des règles de l'évolution ou de la psychologie et de la sociologie est tout simplement insuffisant.
Avant d'en venir aux conclusions vers lesquelles tend tout ce raisonnement, je dois encore faire brièvement allusion à la troisième vague de déshellénisation qui se diffuse actuellement. Eu égard à la multiplicité des cultures qui se rencontrent, on aime à dire aujourd'hui que la synthèse avec l'hellénisme accomplie dans l'Eglise primitive, aurait été une première inculturation qui ne devrait pas lier les autres cultures. Celles-ci devraient avoir le droit de revenir en arrière jusqu'au point qui précédait cette inculturation afin de découvrir le simple message du Nouveau Testament et de l'inculturer de nouveau dans leurs différents espaces. Cette thèse n'est pas simplement erronée ; elle est grossière et imprécise. Le Nouveau Testament, en effet, a été écrit en grec et porte en lui le contact avec l'esprit grec – un contact qui avait mûri dans le développement précédent de l'Ancien Testament. Certes, il y a des éléments dans le processus de formation de l'Eglise primitive qui ne doivent pas être intégrés dans toutes les cultures. Mais les décisions de fond qui, justement, regardent le rapport de la foi avec la recherche de la raison humaine, ces décisions de fond font partie de la foi elle-même et en sont les développements, conformes à sa nature.
J'en arrive ainsi à la conclusion. Faite en quelques grandes lignes, cette tentative de critique de la raison moderne de l'intérieur d'elle-même, n'inclut en aucune façon l'opinion qu'il faille désormais revenir en arrière, avant les Lumières, en rejetant les conviction de l'ère moderne.
Ce qui est valide dans le développement moderne de l'esprit est reconnu sans réserves : nous sommes tous pleins de gratitude pour les possibilités grandioses qu'il a ouvertes à l'homme et pour les progrès qu'il a permis dans le champ humain. L'ethos de la scientificité, du reste, est (…) volonté d'obéissance à la vérité, et donc expression d'une attitude qui fait partie des décisions essentielles de l'esprit chrétien. L'intention n'est donc pas un retrait, une critique négative ; il s'agit au contraire d'un élargissement de notre concept de raison et de son usage. Parce que, malgré toute la joie éprouvée face aux possibilités de l'homme, nous voyons aussi les menaces qui émergent de ces possibilités et nous devons nous demander comment nous pouvons les dominer. Nous ne réussissons que si raison et foi se retrouvent unies d'une manière nouvelle ; si nous dépassons la limitation autodécrétée de la raison à ce qui est vérifiable par l'expérience, et si nous en découvrons toute l'amplitude. En ce sens, la théologie, pas seulement comme discipline historique et humano-scientifique, mais comme théologie véritable, c'est à dire comme interrogation sur la raison de la foi, doit avoir sa place à l'université et dans le grand dialogue avec les sciences.
Ce n'est qu'ainsi que nous deviendrons capables d'un vrai dialogue entre les cultures et les religions – un dialogue dont nous avons un urgent besoin. Dans le monde occidental domine largement l'opinion que seule la raison positiviste et les formes de philosophie qui en dérivent, sont universelles. Mais les cultures profondément religieuses du monde voient justement dans cette exclusion du divin de l'universalité de la raison une attaque contre leurs convictions les plus intimes. Une raison qui est sourde face au divin et repousse la religion au niveau des sous-cultures est incapable de s'insérer dans le dialogue des cultures. Et pourtant, la raison moderne des sciences de la nature, avec sa dimension platonicienne intrinsèque, porte en elle, comme j'ai tenté de le démontrer, une interrogation qui la transcende, elle et ses possibilités méthodologiques. Elle doit simplement accepter la structure rationnelle de la matière et les correspondances entre notre esprit et les structures rationnelles à l'œuvre dans la nature comme une donnée de fait, sur laquelle est fondé son parcours méthodologique. Mais la question du pourquoi de cette donnée de fait existe et doit être confiée par les sciences de la nature à d'autres niveaux et modes de pensée – à la philosophie et à la théologie. Pour la philosophie et, d'une façon différente, pour la théologie, écouter les grandes expériences et convictions des traditions religieuses de l'humanité, en particulier celles de la foi chrétienne, constitue une source de connaissance ; s'y refuser signifierait une réduction inacceptable de notre manière d'écouter et de répondre. Ici me vient à l'esprit une réflexion de Socrate à Phédon. Dans les échanges précédents s'étaient exprimées un grand nombre d'opinions philosophiques erronées. Alors Socrate déclara : " Il serait bien compréhensible que l'un d'entre vous, irrité par tant d'erreurs, prenne en haine pour le reste de sa vie tout discours sur l'être et le dénigre. Mais ce faisant, il perdrait la vérité de l'être et subirait un grand dommage ".
L'Occident est depuis longtemps menacé par l'aversion contre les interrogations fondamentales de sa raison et il ne peut qu'en subir un grand dommage. Le courage de s'ouvrir à l'amplitude de la raison, et non le refus de sa grandeur, tel est le programme par lequel une théologie engagée dans la réflexion sur la foi biblique entrera dans les débats du temps présent. " Ne pas agir selon la raison, ne pas agir avec le logos est contraire à la nature de Dieu ", a déclaré Manuel II à son interlocuteur persan à partir de son image chrétienne de Dieu. C'est à ce grand logos, à cette immensité de la raison, que nous invitons nos interlocuteurs dans le dialogue des cultures. La retrouver nous mêmes à nouveau et toujours, c'est la grande tâche de l'université."

Benoît XVI

19 juillet 2006

Headbutt: le site


Voulez-vous écrire à Zizou ?
Vous serez, comme moi, publiés dans son livre d'or !
Vengeons-nous, resserrons-nous, parlons avec Zizou, il nous guérira de nos hésitations.
Sachons dire NON.

16 juillet 2006

The Head-Butt


Cela fait exactement une semaine que çà s'est passé. Il a parlé, ils en ont assez parlé, j'ai fait le tour du monde nécessaire, le travail de deuil de Coupe du Monde est largement dépassé. Les bons juges italiens ont sanctionné les truands de maffiosi de clubs pourris berlusconiens. J'ai appelé toutes les rédactions. L'événement de cette finale, ce n'est pas la pseudo-victoire d'une squadra de pirates tatoués, ratés, fumeurs et buveurs, de surcroît acheteurs d'arbitres, l'événement c'est Ciganne et son headbutt !
J'ai dit Ciganne, car c'est Silvia, ma soeur argentine qui l'a appelé ainsi, excédée par le comportement abject et vulgaire de supporters péninsulaires qu'elle a malheureusement croisés en Mer Baltique. Pauvre Silvia ! Elle ne connaît de l'Italie que les immigrés du début du XXème siècle qui sont venus rejoindre leurs frères espagnols sur les bords du Rio de la Plata... Si elle savait ce que sont les italiens devenus, bigots et téléphages de ce début du XXIème siècle, adieu Fellini, de Sica, Visconti, Pasolini, Calvino, Taviani, Benigni, Mastroianni, Tognazzi, Dante Alighieri, Michelangelo, Piero della Francesca, Giotto, Savonarole, tous oubliés, vendus, échangés contre des quatrièmes arbitres argentins téléphages qui confondent l'esprit et la lettre... Triste palinodie, symptomatique d'une Europe du Sud qui glisse puis se vautre dans le cloaque méditerranéen.
Ciganne, je te baise les pieds en signe d'allégeance ! Tu es un fabuleux dramaturge, un librettiste d'opéra, un modèle pour les quinquagénaires, un espoir pour le monde coincé et pollué dans lequel nous suffocons.
Vive le coup d'boule, le headbutt, le colpo di testa !!!
Quelle sortie aurait pu être plus grande que de dire non à tous les petits coups bas quotidiens, les permanentes insultes entredeux au ras du sol, les regards en coin, les savonnades par derrière, les croche-pieds les bras en l'air et le sourire devant l'arbitre, les bruits de couloir, les résultats truqués, les voyous cas sociaux, mais non, il faut rectifier la position, paraître intouchable, au-dessus de la mêlée, c'est la vertu qui l'emportera... En un mot, il faut être politiquement correct, ne pas s'affliger, ne pas dénoncer, ne pas s'emporter, ce ne serait pas télévisuel ! Vous ne passez pas, mon vieux !
Et merde, il a eu entièrement raison, c'est la plus belle sortie et surtout la plus belle leçon que l'on puisse retenir, la plus forte que l'on ait pu imaginer. Il a réagi, lui, il ne s'est pas laissé enfermer dans nos conventions globalisantes, issues tout droit des manières des WASP de la Nouvelle-Angleterre. C'est pour cela que çà fait du bruit. On sent confusément qu'il a eu raison, mais pourquoi ?
Parce que Zizou, même (surtout) sur un terrain de foot, il ne supporte que l'on insulte les siens. C'est bizarre, non ?






Merci, Zizou !

29 juin 2006

Panne de Blog

Il va bien falloir s'y remettre.
Je ne parlerai pas de la Coupe du Monde, à moins que...
Est-ce que j'intéresse quelqu'un à part moi ?
Se parler à soi-même représente 99% de la communication, ce qui pose la question de soi, même.
Cela me replonge dans l'enfer d'une réunion à organiser sur la neurophysiologie de moi et de l'autre. cela paraît snob, en fait c'est essentiel quand les questions sont bien posées.
Est-on capable de faire plus que de poser de bonnes questions ?

07 mai 2006

Déjà vendu

Je me sens un peu vide.

Rien depuis le 18 Mars. Et pourtant beaucoup trop. Mais j'ai de la difficulté à l'écrire. Il y a des moments pour vivre et d'autres pour écrire. Est-ce vrai ? Il faudra que j'interroge Echenoz.
Lisez Echenoz.
Oh, j'ai fait des topos, écrit deux papiers, agrandi mon Service, choisi une MEG, fait passer une thèse, nommer une Maître de Conf', terminé mon enseignement annuel (deux cours !!), j'ai passé quelques jours pluvieux à Porto et à Saint-Malo, équipé Catherine d'un GPS, mais je me sens entre deux..., plus ici pas encore là-bas, plus hier pas encore demain.
Toujours cet écueil, du mal à bazarder le passé. J'y réfléchis, croyez-le bien, mais quand le passé devient plus grand que l'avenir, il faut bien que votre tête se mette quelque part. Se dire que vous n'avez plus d'avenir.
Camus revient à la mode, vous avez vu ? Il a suffi que j'en parle, même à Alger on se le réapproprie.
La querelle des Anciens et des Modernes, puis le siècle des Lumières, et des anti-Lumières.. je viens de l'apprendre ils ont coexisté. Je suis en train de lire un livre déterminant sur les anti-Lumières, j'essaierai de vous en dire un mot quand je serai plus frais. Y a-t-il universalité de l'homme ? Vous voyez, je ne suis pas en état..

Hier, j'ai donné à un gentil monsieur les clés de Nominoë, mon bateau, il me reste la place, sans lui elle fait plus grande, peut-être on pourrait en mettre deux petits, non ?

Non ! Inutile d'insister. On n'y reviendra plus. On va de l'avant. Allez, on se remet au golf ! Il est vrai que je suis un "scholar" exemplaire au golf, j'ai appris trois fois trois années de rang, avec trois professeurs particulièrement enthousiasmants, j'ai lu de nombreux ouvrages de fond, j'ai lu les règles de Saint-Andrews en anglais et je peux même participer aux débats éthiques, mais je n'ai jamais eu l'outrecuidance de m'exhiber en dehors d'un practice. Ah, non, je ne suis pas comme tous ces parvenus, retraités, déguisés, électrifiés jusqu'à leur caddie, qui font tache sur le vert serein et altier de parcours superbes que j'admire. J'ai décidé d'en visiter plusieurs. M'émerveiller encore du calme qu'ils inspirent. Au demeurant, ça coûte moins cher.

A propos, je ne vois que des notaires en ce moment. Ils sont aussi captivants que les professeurs de golf. Je me pénètre de leur notion du temps. Le dernier, qui se nomme Amadeus, m'a conseillé de mettre mon pointu au Cap Corse, c'est tranquille. Bonne idée, mais il faudra une maison. Non, je ne veux plus recommencer avec les maisons, surtout en Corse, elle serait capable de la faire sauter, juste par esprit d'anticipation...

Les agents immobiliers appellent moins. Les banquiers plus.

Catherine ! Non, tu n'as pas fait çà ?!

18 mars 2006

Marseille avec vue

Elle a TOUT vendu !
Il ne me reste plus que quelques cailloux et la mer.
Pourvu qu'elle ne la démonte pas...

Elle va vendre ma grosse voiture, celle qui fait de moi un notable. Elle dit qu'elle va m'en acheter une toute petite pour monter au Grand Balcon, c'est au fond à gauche dans cette ruelle qu'elle va me mettre. Je serai bien là, c'est tranquille, et c'est abrité du mistral. C'est en hauteur aussi, je survivrai au tsunami, elle a pensé à tout.

Si elle me prend ma petite voiture, il me reste un moteur hors-bord, 3 chevaux Yamaha, mais je n'ai plus de bateau.
Alors, je vais marcher, c'est bon pour moi, et Marseille est si belle, vous ne trouvez pas ? Cliquez là-haut, sur le titre...

Il paraît qu'on peut louer des pointus, elle m'a dit. J'espère qu'elle voudra bien embarquer avec moi.
Se contenter de peu.

11 mars 2006

Malmousque


Qui mon père a-t-il jamais voulu être ? Teilhard de Chardin ou Jules Marie ?
De fait, il s'est avéré être un très grand Doyen, et un pêcheur en progression constante... J'ai bien mis un accent circonflexe sur le e.
Ma mère ne l'aimait ni en jésuite ni en capitaine de doris. De toutes manières, elle préférait Fred Astaire, et comme mon père "ne dansait bien qu'avec les autres", c'était irrattrapable...
Trop snob, je n'ai été pêcheur que par la volonté paternelle, et ceux qui l'ont connu dans les années soixante (je précise: avant 68) savent que mon engouement pour la marine à voile ne pouvait s'avouer que dans la clandestinité.
Autant s'en débarrasser tout de suite, je n'ai jamais été sensible à la rustique beauté du doris, et j'ai toujours douté de ses qualités marines (qu'est-ce que je dis là ?). Le fond est trop étroit, les bords trop ouverts, gare à ne jamais se mettre en travers de la vague, il ne chavire pas mais il vous largue ! Le nombre de pauvres marins bretons qui ont péri au large de Terre-Neuve, souvenez-vous...
A Marseille, vous vous sentez bien là où sont les pêcheurs. Sormiou, les Goudes, le vallon des Auffes, Malmousque et l'Estaque. Les calanques sont devenus des ports, sur les cailloux se sont accrochés les cabanons. Et dans les ports il y a des pointus. Toujours snob, je suis tombé sous le charme des pointus. Un pointu, çà inspire confiance. C'est rondouillard, et cintré en même temps, la proue est élégante, et il y a un nez pour se tenir quand le pastis a trop adonné. C'est un bateau pour se mettre à table, la trinquette se déploie idéalement pour vous garder du soleil, une belle nappe jetée sur la capot du moteur, on peut s'asseoir à quatre tout autour. Le moteur, il n'a pas le temps de chauffer, juste pour se déhaler de l'anse de Malmousque et mouiller sous la digue des Catalans. Quand vous y êtes, vous comprenez que la Méditerranée est vraiment une mère, Mare Nostrum, que rien n'oserait mettre un terme à la plénitude exquise du moment où le fumet du petit rouget grillé se mêle au Pibarnon blanc, rien, pas même la marée, juste la sieste.
Voilà pourquoi je reviens vers cette idée du bonheur, que décrit naïvement ce petit guide webbique: "A quelques pas du Marégraphe et de l'anse de la Fausse Monnaie, Malmousque est un petit village de pêcheurs dont les criques sont très appréciées des baigneurs".
Allez donc consulter ce guide, il vous offre une visite "virtuelle" d'un paradis bien réel:http://www.marseillenet.com/marseille-malmousque-1-1.html
Jules Marie, si tu avais vécu ici, tu aurais été un peu plus bavard, tu n'aurais pas emporté avec toi le secret de la pêche au bar à l'arrêt, sans bouger. j'en aurais bien besoin aujourd'hui pour le loup son cousin. Mon père, je vais de ce pas acheter mes lignes, et un petit tremail. Au moins je serai équipé, c'est important. Ne dis surtout pas à maman que je quitte Pierre Puget, ma rue de Montfort marseillaise, elle le prendrait mal... Comment dit-on ? Bo-Bo ? Quelque chose comme çà...

PS: pour ceux qui ne savent pas, cliquez bien aussi sur le titre, c'est magique !

21 février 2006

La droite et le pouvoir à Aix-en-Provence

Alors qu’elle aborde le dernier tiers de son mandat à la mairie d’Aix-en-Provence, Maryse Joissains-Masini peut déjà être certaine que la conquête d’un second mandat en 2008 lui vaudra une rude bataille. Son bilan à la tête de la municipalité est critiqué, à gauche comme à droite, et l’espoir d’une nouvelle unité de la droite pour les prochaines élections s’annonce compromise.

La désunion de la droite à Aix-en-Provence n’est pas un phénomène nouveau. Dans les années 1970, la droite, bien ancrée à la Mairie, avait perdu le bénéfice de sa victoire aux élections municipales pour cause de fraude électorale ; puis dans les années 1980, alors qu’elle avait reconquis le pouvoir, une déchirure interne sur fond de décision de justice (condamnation pour abus de biens sociaux de Alain Joissains, alors maire, en 1983) l’a encore fait perdre aux élections municipales de 1989. Dès lors, malgré une ville marquée politiquement, la droite est irrémédiablement touchée par des conflits d’intérêt nuisant à son image au profit d’une gauche opportuniste qui s’est toujours jouée de cette situation. Selon Jean-François Picheral (PS), dernier maire d’Aix-en-Provence, la gauche s’est constamment imposée grâce à la « médiocrité » de ses adversaires divisés.

Lors des dernières élections municipales de 2001, une union s’était dessinée à droite pour déjouer les ambitions du maire sortant, pourtant favorisé par un bilan satisfaisant. Malgré des sondages favorables (62% des Aixois estimaient que la municipalité socialiste avait effectué un bon travail lors du mandat de Jean-François Picheral), celui-ci a été rattrapé par les thèmes fédérateurs chers à la droite (insécurité, proximité, conservatisme) face à son désir d’exploiter tout le potentiel aixois, riche et moderne. Selon Jean Viard, sociologue aixois interrogé par Libération à cette occasion, la victoire de la droite était due à un discours proche de celui de l’extrême droite, basé sur « la proximité idéologique d’une droite de terrain » plutôt que sur des projets viables et crédibles. Les échéances électorales de ces dernières années ont légitimé le vote Front National dans la région et ont poussé la droite traditionnelle à se positionner sur un programme plus identitaire et proche des préoccupations sécuritaires de la population. Ce fut le cas à Aix-en-Provence, où les électeurs se sont finalement rassemblés autour de Maryse Joissains-Masini, qui a remporté le scrutin à une courte majorité. Cette thèse est confirmée par le représentant local du Front National, Gérard Beyer, qui insinue que l’actuelle maire l’a emporté uniquement grâce aux voix de ses sympathisants. Selon lui, « la ‘lepénisation’ des esprits se fait toute seule » et Aix-en-Provence n’y échappe pas.

Quelques mois auront suffit pour briser l’élan de la droite unifiée de mars 2001. François-Xavier de Peretti, pourtant 3ème adjoint à la mairie, s’est progressivement retrouvé dans l’opposition. Il affirme que l’incapacité sans laquelle il était d’imposer ses projets a provoqué son « divorce politique » d’avec l’UMP, à qui il reproche l’absence de vision pour la ville. Ses griefs sont nombreux. Il se plaint notamment des pratiques du premier magistrat de la ville visant à faire taire par tous les moyens possibles les voix qui s’élèvent contre elle. L’élu UDF rajoute qu’il faut « réinventer un projet de vie pour répondre aux problèmes de la ville » et met en avant les atouts d’Aix-en-Provence qui ne sont pas, selon lui, exploités à leur juste valeur. C’est ainsi que M. de Peretti a créé le mouvement « Union pour Aix » dans « une logique d’ouverture et d’élargissement ». Il veut rassembler tous les déçus de l’administration de la ville par Maryse Joissains-Masini, lui permettant de « ratisser le plus largement possible » autour d’un véritable projet de développement local dynamique. Les opposants à la municipalité décrient une absence d’engagement, de projets nouveaux en raison d’une situation financière délicate et un populisme exacerbé. La fracture idéologique à droite est donc toujours bien présente et la gauche pourrait bien réapparaître à nouveau au tournant pour récolter les fruits de ces divergences.

Selon Michel Pezet, candidat pour représenter le PS lors des prochaines élections municipales et soutenu par Jean-François Picheral, « la droite est divisée et le restera ». Il estime que « le bateau est secoué de toute part » et que la situation est irrattrapable. L’élu marseillais constate un « dégrisement » de la plupart des électeurs de l’actuelle maire et croit en les chances de l’opposition pour 2008. Les divergences de la gauche au niveau local ne sont pourtant pas absentes depuis les débats sur le référendum du 29 mai 2005 sur le projet de constitution européenne. Selon Laurent Perallat, trésorier des Verts à Aix-en-Provence, il y a également une division au sein de la gauche locale qui est « le reflet de la division nationale ». Ces oppositions internes troubleront-elles une gauche qui a toujours su s’unir auparavant lors des prochaines élections municipales ? Il semble que non. Tous les représentants de la gauche aixoise s’accordent pour dire que les échéances nationales de 2007 (élections présidentielles et législatives) permettront déjà d’y voir plus clair dans la ligne de conduite de leur parti respectif. Certains comme Michel Pezet sont plus confiants et déterminés que d’autres et pensent que les socialistes n’auront aucun intérêt à se diviser alors que la droite abordera probablement les élections toujours plus divisée.

Enfin, Jean-François Picheral, qui a beaucoup de respect pour François-Xavier de Peretti, verrait bien l’élu UDF se rallier finalement à l’union de la gauche en cas de second tour l’opposant à Maryse Joissains-Masini. Cette alliance inédite démontrerait une fois de plus le tourment dans lequel Aix-en-Provence, ville pourtant offerte à la droite depuis des décennies, risque de tomber dès les prochaines élections municipales. La droite a donc toujours beaucoup de travail devant elle avant d’obtenir une véritable union stable et efficace et pouvoir conserver une mairie très convoitée.

Corentin Chauvel & Alexander Paull, 14 décembre 2005

03 février 2006

Corentin journaliste

Le gaz est-il le dernier moyen restant à la Russie pour maîtriser ses anciens satellites ?

Il peut être dangereux de contester l’autorité russe, surtout au milieu d’un hiver plus rigoureux que d’habitude à l’Est de l’Europe. Les trois explosions qui ont touché, le week-end dernier, le gazoduc et une ligne électrique reliant la Russie à la Géorgie ont provoqué une nouvelle crise entre les deux pays. L’ancien satellite russe a été privé provisoirement de gaz et d’une partie de son électricité.
Il semblerait que cela soit un nouveau rebondissement dans la « guerre » du gaz qui a débuté le mois dernier entre la Russie et l’Ukraine. Ces troubles apparaissent comme bien plus sérieux qu’un conflit sur l’augmentation des prix. Les enjeux liés aux matières premières comme le pétrole ou le gaz dépassent aujourd’hui le simple cadre économique. Les pays qui ont les plus grandes réserves dans leur sol placent ainsi les autres, riches ou pauvres, dans une position de dépendance forcée et tirent les ficelles d’un jeu diplomatique très serré. Ces ressources énergétiques vitales, que l’on ne surnomme pas « or » (noir, bleu) sans raison, sont pour les Etats qui en sont abondamment pourvus une considérable source d’influence.
Le récent conflit russo-ukrainien a été l’élément déclencheur de cette guerre du gaz. Sous prétexte de vouloir augmenter les prix du gaz pour rattraper les valeurs internationales, la compagnie publique russe Gazprom a fermé les vannes d’exportation de gaz transitant par son pays voisin. Mais surtout, l’Ukraine exigeait de pouvoir continuer à se servir dans les ressources à destination de l’Europe de l’Ouest, ce que refusa catégoriquement la Russie. Moscou revint ainsi sur une habitude qu’avaient pris les Ukrainiens jusqu’alors, quand leur régime politique était encore similaire. Les nouveaux incidents, qui impliquent cette fois la Géorgie, sont semblables à la situation ukrainienne.
Gazprom avait indiqué que ses tarifs allaient croître très fortement le 1er janvier 2006, pour se placer au niveau du marché international, et avait précisé l’abandon des offres préférentielles envers toutes les ex-républiques Soviétiques. Les conséquences devaient donc être les mêmes pour tous, alliés de la Fédération russe ou non. Cette décision ne touche cependant pas tous les pays concernés de la même façon. Quand l’Arménie se voit adjuger un délai de mise en vigueur de cette hausse des prix, la Géorgie, principale victime des explosions de dimanche, voit Gazprom lui proposer des solutions désavantageuses, sous forme de « crédits pour le paiement du gaz en échange du rachat de leurs réseaux de gazoducs ou d'installations électriques », tout cela sans délai. Erevan, touchée de la même manière par la coupure qu’a subi son voisin géorgien, est également soumise à ces contraintes, mais sa docilité face au Kremlin devrait lui permettre d’être moins pénalisée. Néanmoins, ce n’est pas tant l’augmentation de la facture du gaz qui a irrité Tbilissi, que la soumission de Moscou aux pays d’Europe occidentale. En effet, la Russie fournit de manière continue ses clients importants, et ce malgré la pénurie en ressources énergétiques qu’elle connaît à l’heure actuelle. Le président géorgien M. Saakachvili s’est insurgé contre ce mépris, accusant son voisin d’avoir perpétré ces « sabotages » en vue d’affaiblir la Géorgie dans un moment critique.
Les analyses considérant que le Kremlin a voulu, par l’intermédiaire de ces derniers évènements, punir ces anciens pays sous tutelle russe pour leurs révolutions démocratiques et leurs destinées désormais pro-occidentales, foisonnent. On pense déjà au retour d’un certain impérialisme de l’ancien bloc soviétique. Tous les anciens satellites russes passés dans le camp démocratique s’apprêtent à subir les nouvelles tarifications du gaz et ainsi payer les conséquences de leur revirement politique. En plus de l’Ukraine et de la Géorgie, les Etats Baltes, la Moldavie ou le Turkménistan dépendent toujours fortement de leur voisin russe et le soutien des Occidentaux n’y peut rien.
Depuis que Vladimir Poutine a repris les rênes des grandes entreprises russes en renvoyant les oligarques, la Russie voudrait se réaffirmer sur l’échiquier mondial en imposant des contraintes à sa sphère d’influence et jusque dans l’inquiète Union Européenne. C’est dans cette stratégie à long terme qu’elle utiliserait désormais la menace que sont devenues les matières premières, comme le font la plupart des pays arabes avec le pétrole. L’enjeu pour les Occidentaux réside désormais dans la manière dont ils se sortiront de cette dépendance énergétique qui est d’ores et déjà le mal de ce nouveau siècle. Après les différentes crises de l’or noir, c’est l’or bleu qui pourrait faire trembler les puissants, avertis par ces événements qui ne sont que les premiers signaux d’un conflit de plus grande envergure.
Corentin Chauvel 27 janvier 2006

11 janvier 2006

Le Rustique

Le petit dernier a été le premier à comprendre dans quelle famille il était tombé.

Un mot d'ordre: résister.
Mais d'abord subsister.
Pragmatique, il n'a jamais fait de différence entre le sucré et le salé. Ce qui lui a permis dès l'école primaire de se nourrir goulûment du panier des autres, engouffrant le sandwich au jambon de Foué et la tarte aux fraises de Julie d'une même bouchée: il fallait faire vite avant que les mères ne rappliquent... Je le revois assis à la porte de Jean Zay empilant sous un coude les restes épars des goûters de ses petits camarades bourgeois donc rassasiés, et maintenant sous l'autre son cartable bien droit, ce qui avait l'avantage de l'affecter d'une contenance sérieuse et de masquer habilement le butin. Rapide et organisé.
Un peu plus tard au pays des Chouans, la patronne de l'Escargot Vendéen apprit à ses dépens ce que "buffet de hors d'oeuvre à volonté" veut dire quand il est pris au mot. Dans les Deux-Sèvres désormais, c'est une entrée ou un plat et un dessert, pas les trois. Il n'y a plus guère dans cette contrée de "chariot des pâtisseries" depuis notre passage mémorable vers la fin du XXème siècle.
Vingt ans de résistance.
Bon anniversaire Titi, je t'en souhaite encore au moins cent à dévorer à pleines dents !

08 janvier 2006

Tu déblogues ou quoi ?


Clément :

"Stop à la culture fast-food !
Arrêtez d'encourager Papa à poursuivre la rédaction de son blog sinon je donne pas quinze jours pour qu'il se mette à jouer à la console avec un T-shirt "Brice de Nice"... Et une fois qu'il en sera là, il finira un jour ou l'autre par aller brûler des voitures dans le 93 et aucun d'entre vous ne pourra dire qu'il ne savait pas...
Moi, je vous aurai prévenu. Aussi proposerais-je la création d'un vaste mouvement "Ras l'blog !".

Qui me rejoint ?"

Corentin :
"Clément, petit aigri que tu es !!!
Tout çà parce que tu n'as pas été le premier à créer ton blog !!! Ah çà, les jeux puérils sur internet, les concours de pingouins ou de géographie, Google Earth, les films français pseudo-intellectuels et j'en passe, tu en es bien fier mais qu'en est-il de la prose ? Oui les mots tu sais, ceux qu'il faut qu'on continue d'écrire et bien, afin de sauvegarder notre patrimoine langagier avant d'être avalé par cette chimère qu'est le langage SMS...
Bon, il est vrai que la publicité de papa pour son blog est désormais proche de la propagande soviétique qui sévissait il y a encore 20 ans dans les pays de l'est, style : "Lisez-le et vous trouverez la voie, la sagesse et l'esprit", mais bon, on va pas se mettre à fonder un Solidarnosc juste pour lui quand même ? Bref, cher anarchiste que tu es, j'attends de voir si tes prédictions se révèlent vraies et après j'aviserai de te rejoindre ou non sachant que ça me ferait quand même bien rire de voir papa se teindre les cheveux en blonds avec pose d'une énorme mèche sur le frontal et crier "J't'ai casssssssssssssssssééééééééééééé" en jouant à la Playstation...
Puis, le jour où il brûlera sa propre Saab... hi hi hi Bon, assez rigolé, rentre dans le rang sinon tu cours de graves dangers...
C'est pour ton bien, et n'hésites pas à citer du "Papa" dans ta thèse, peut-être est-ce cela qu'il manque pour en faire l'écrit parfait...
Bises, Corentin."
Note de l'éditeur: dialogue haut en couleurs reproduit avec l'aimable autorisation des auteurs.

7 Janvier 1977


Il ne faut jamais désespérer de rien...
Les voilà élevées, sinon éduquées !
La prescription historique permet de révéler aujourd'hui qu'au XXème siècle, par un beau soir d'été, au soleil rougeoyant du Périgord, le Fontpudière coulant à flots, les us et coutumes de l'époque l'autorisant, et leurs faux frères les y incitant, elles ont échappé de peu au premier méchoui de jumelles de l'histoire de cette contrée que Charles Martel lui-même avait libérée de pareilles atrocités quelques années auparavant.
Bon anniversaire, Delphine et Charlotte !
...et comme disait Briac:

"Vivez si m'en croyez,
N'attendez à demain
Cueillez dès aujourd'hui
Les roses de la vie."

07 janvier 2006

Reconnaissance Focale

Mon cher Clément mon cher Corentin, à ça marche pas celle en six à marche,
Comme vous le voyez, je teste mon logiciel de reconnaissance vocale qui fait quelques fautes en corps, car il ne reconnaît pas m'appelle et occulte voire là, si bien placé y est, pas trop nazie garde aujourd'hui et, bien que je commence à avoir un rhume que j'ai contracté à Paris il y a air.Ce petit mot est en fait de couronnes de vous demander l'autorisation de publier et sur mon local le fameux lien qui ne le cas, votre un payable échange de deux bons propos à propos justement de les contenus et de se fameux bloc.
Je mets en difficulté de mon logiciel de reconnaissance vocale, car le se mater Rolls pour pour savoir s'il reconnaît le mot bloque.Comme vous pouvez le constater par vous-même, de ce logiciel a du mal à s'acclimater en appel et Auguste voit, je répète que je suis en train de parler de ma belle et Auguste voie. C'est un peu mieux comme cela, mais Auguste ne prend pas de majuscules. Auguste qualifie le caractère altier de ma foi. Pas de ma foi, de ma foi, ne se répète qu'il s'agit de ma foi voix. Ça y est, il a reconnu ma voix.
J'espère qu'il est à présent assez entraîné pour que les jeux vous fassent solennellement ma demande. Ma demande est la suivante : m'autoriser-vous à publier dans mon journal votre vol échange de bonbons qui a enthousiasmé les foules, d'après ce que l'on m'a rapporté. Mais non ! Il ne s'agit pas de bonbons, mais veulent bon mot, je répète que le bon mot comme l'est et mot de Jean-Paul Sartre. Il n'y a rien à faire, il connaît Jean-Paul Sartre mais il ne connaît pas les mots. Si, il fit un de les reconnaître à travers une feinte qu'elle je lui ai faite en douce.
Je vous prie de m'excuser et, mon logiciel de reconnaissance vocale est encore en pleine apprentissage. Moi-même les suivis en apprentissage et est si vous me voyez étiqueter est, on dirait un robot.
Je viens dans le timidement à vous demander si vous me donnez l'autorisation ont de public et dans mon journal votre excellent échange de cette semaine et sur la philosophie du bloc. Il ne connaît pas le blog-le à part en il faudra que celui mette cela dans son dictionnaire car c'est absolument indispensable, vous en conviendrez.
Cette fois c'est la dernière, le jeune recommença pas à

À hélas qu'il a compris paragraphe qu'il a compris cela comme une commande.Je dirai plus le mot paragraphe.Je voue le dit en un mot commence. Comme en 100. Je souhaite et, si il faut mieux autoriser les, publié votre seul échange les deux hommes ont dans mon journal. La, de 1000 à complètement perdu la tête, et je ne sais plus que ce qu'il me raconte. Non, je n'ai pas dit non j'ai dit pondre. Et je n'ai pas dit pondre et j'ai dit pondre. Pour lui quand je dis pondre ils pourront. Rien à faire et, je crois que je vais vous téléphoner.
Grosse bise,
Papa

03 janvier 2006

Le Blog de Cabri

Bonjour à tous !

D'abord je vous voeuvoeute tous sobrement parce que l'année dernière c'était pas mal quand même. Cueillez chaque jour les roses de la vie comme il disait l'autre qui a été pompé récemment par un chanteur à la mode qui a juste rajouté qu' en fait, la rose, il faut bien que tu te dises en la cueillant qu'il faut vivre chaque jour comme le dernier et juste il rajoutait aussi palapapa pour frimer. Genre il parle en latin-grec le mec. Sauf que je l'ai grillé parce qu'en fait le vrai refrain c'est carpe diem.
Carpe diem, c'est pas une marque de poisson, c'est une espèce de proverbe plus que préhistorique, antique, tu vois, et c'est là que tu te rends compte que ouais c'est vrai Corneille (t'as vu comment il frime?) il a pompé Ronsard mais Ronsard déjà il avait lui même pompé Epicure. Quant à savoir qui il avait pompé Epicure, çà j'avoue je sais pas encore mais je me demande si c'est pas Néanderthal.
Alors du coup, puisque personne ne se gène, moi aussi, je pompe un peu pour les voeux et je vous dis, bah ouais, cueille la rose chaque jour comme si c'était la dernière mais bon, quand même j'ajoute un truc aussi, ok, cueille chaque jour la rose comme si c'était la dernière, t'façon tout le monde le dit, mais cueille pas tout non plus sinon après t'en laisses pas pour les autres. Maintenant, te laisse pas obséder sur le fait que peut être c'est la dernière rose parce qu'après si t'es un peu sensible, tu déprimes et c'était pas le but au départ.
çà y est, j'ai réglé la carte de voeux. C'est vrai comme vous avez tous raison, c'est vachement plus pratique en e-mail parce que moi avec mes conneries je rentre jamais dans les cases. Bon, alors c'est vrai palapapa que Yacking Brain çà m'a donné envie moi aussi de créer un blog.
Moi tu vois, Corentin, jamais à ton âge je ne me serais permis de créer un blog avant mon père et encore moins de le claironner comme çà devant toute la famille, mais il est vrai que je parle d'un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître. Alors bon, comme moi je fais les choses dans le respect des traditions les plus élémentaires, j'ai tenté d'en créer un, mais
après mon père, c'est plus respectueux. J'avoue, je pensais quand même en faire un beaucoup mieux rédigé, infiniment plus drôle, avec des tournures de phrase maintes fois plus complexes comme déjà vous avez dû le constater, fidèles lecteurs, mais rester dans l'anonymat tout le long de mon court vivant, humble que je suis, comme tous les grands auteurs, et puis pour pas vexer papa. Alors j'avais trouvé le titre : "Le radical mou" et même, bing, dans la lancée je rédige un éditorial musclé que même Jamel Debbouze et Gad Elmaleh réunis ils peuvent pas faire aussi drôle que çà.
C'était l'histoire d'un mec qui fait fortune, mais du genre multibillionnaire, en créant un blog plus trotskiste que Che Guevarra. Tellement que c'était drôle (en plus notez que je dis çà en toute modestie), bah même en l'écrivant je ricanais et je me disais amoureusement que j'étais déjà mon plus fidèle lecteur. Maintenant je suis tellement bille en terre en informatique et mon ordinateur est encore pire que moi... Lui ou moi (je pense sincèrement que c'est lui) a merdé pendant la sauvegarde, l'enregistrement ou je ne sais quoi et au moment où je caressais mon point final je sais pas ce qu'il s'est passé, j'ai vu apparaître une sinistre feuille blanche et quand j'ai cherché partout partout une version sauvegardée, du disque dur au gestionnaire de blog (quel incapable, celui-là !) de Jacques Pradel à google earth, et que plus rien, que dalle, walou, bah là , j'ai arrêté de ricaner. C'est pas que c'était important, c'était que des conneries, mais j'y avais quand même passé deux heures.
Faut que j'arrête de travailler avec une version piratée de lotuswordpro92, me suis-je dis.
Comme quoi, tu vois, chaque échec il est bon pour ton expérience. Et là je me suis dit, c'est vraiment pas grave tu vois, parce que si ce jour c'est le dernier, bah au moins t'auras bien rigolé sur ton ordi préhistorique. Demain, si Dieu veut, j'achète un nouvel ordinateur et après inch'allah, je vous fais un blog de compétition. Je vais changer de titre parce qu'apparemment l'oxymore çà porte malheur.

Bisouilles

Briac
Note de l'éditeur : il est vrai que j'ai passé du temps à remanier ce texte fondateur, mais je crois très sincèrement qu'il valait la peine d'être publié à ce niveau. Par contre, j'espère qu'il recevra un prix qui lui permettra de changer de bécane, car le nombre et la vulgarité des faux caractères qu'engendre ce qu'il appelle un ordinateur est une insulte à Gutemberg et à Bill Gates réunis...

02 janvier 2006

Une année sans élections



Ah, j'oubliais, une très bonne année 2006 !
...et profitez bien de la seconde supplémentaire qui vient de vous être accordée... Ne la gaspillez pas, le temps c'est de l'argent.
La Terre allait moins vite que le Temps, cela vous étonne ?

Traversée

Le départ des grandes courses suscite chez moi un sentiment d'admiration envers ceux qui ne se contentent pas de dire que l'on est toujours mieux ailleurs: ils y vont !
Prendre la décision de "traverser" est l'acte de courage par excellence. Je me prépare mentalement chaque jour à ma future Transat, celle des alizés, avec Jean-Paul, Bruno, Jean-Luc, et tout récemment Marcel m'a fait part du même désir. Quel équipage !
J'avais pensé m'entrainer sur Sydney-Hobart. C'est beau et court. Cette année, Wild Oats l'a emporté en un jour et dix-huit heures... Mais il ne porte pas ce nom par hasard, et il fait 30 mètres, on n'y arrivera pas. J'ai renoncé (mentalement) à cette course depuis qu'elle a fait quelques victimes... C'est fou, c'est l'été là-bas, mais il doit y avoir de sacrés courants (comme disait mon père devant Bénétin) quand on passe le cap Sud de New South Wales, et s'il y a du vent pas mal de houle car on borde la faille continentale de l'Australie, regardez la Tasmanie, on dirait qu'elle vient de se détacher pour laisser vivre Melbourne et se creuser une baie que je ne sais qui (Flinders ?) a baptisée Waterloo. N'y pensons plus, allons reconnaître les lieux, et nous déciderons plus tard, en fonction de la météo... Il y a de bons vins en attendant que çà se dégage... Remarquez que cette année, c'était du billard, pas de tempête, vent portant tout le long, même les Bénéteau qui se sont risqués n'ont pas trop enfourné !
Le départ de Sydney, du Cruising Yacht Club of Australia, c'est toujours le Boxing Day (26 Décembre), la ligne de départ est entre Shark Point et Taylors Bay, je l'ai franchie il y a deux ans en vedette, avec Catherine, Corentin et Marine, tranquillement mais fièrement, avec un vent d'Est bien établi. Dire que nous l'avions manqué ce fameux départ ! Ce Boxing Day 2003 restera dans nos mémoires. Nous avions tenu à faire halte à Armidale en descendant vers Sydney... Tout était atrocement désert et fermé, surtout les restaurants: ils m'ont fait dîner, moi, dans une boutique de sandwichs, Subway la bien-nommée. L'ascèse avant la course...
Cette année, c'est décidé, mon équipage et moi, on va pousser l'entrainement (le chauffage fonctionne à nouveau, à bord le moral est au beau fixe). Il y a de la place à virer, ils ont dégagé le Clémenceau qui gênait un peu. Quand nous aurons battu notre record sur Pin-Rolland-Porquerolles, nous nous attaquerons à Port-Cros, nous éviterons le Levant c'est mal fréquenté. Et après ? La Corse ? C'est le moment, ils ont aussi déménagé les ferries !