27 avril 2012

Papa



Je n'ai rien à ajouter à ce beau texte, qu'une larme de joie...

22 avril 2012

Le petit bruit du bulletin dans l'urne au petit matin

2012 n'est pas 2007.
Malgré mes imprécations, mes mises en garde diagnostiques, et mon pronostic, il était passé.
Le charme de Ségolène n'avait touché que quelques rêveurs dans mon style, près de 50% des électeurs...

Pas de charme cette année. La seule grande voix de la campagne, c'est à coup sûr celle de Mélenchon. Cette parole libre et fraternelle au bord de la Méditerranée est certainement celle qui a manqué à la France en ces temps étriqués et frileux. La France est devenue en cinq ans un petit pays, sans idée, sans élan, ne laissant diffuser à l'étranger que les agitations clownesques de son petit président en guise de message culturel... Joe Dalton. Mélenchon a su dire que nous restons des hommes, pas des tiroir-caisses. J'en entends, souvent des proches qui, du haut de leur condescendance irréfléchie, font remarquer qu'un tel programme est loin de la réalité, de la rationalité de la finance qui nous mène... C'est avoir la vue courte et n'avoir tiré aucune leçon de ce qui s'est passé depuis 2008. Comment avoir la moindre considération pour les "professionnels" des marchés après cette crise ? Qui sont les fumistes ? Qui sont les voleurs impénitents ? Quel crédit (!) accorder aux économistes, qui se sont révélés incapables d'anticiper l'évolution mondiale des déséquilibres ? Il est d'ailleurs complètement ridicule d'attribuer un Prix Nobel d'Economie à ce qui n'est ni une science ni un art ni un humanisme. L'économie n'est tout au plus que de la statistique, puis de la comptabilité. Il n'y a plus de grande pensée dans ce bazar depuis bien longtemps.
Par contre, la politique devrait prendre conscience qu'elle doit reprendre la main, qu'elle doit manifester que les peuples ont le droit d'exprimer dans quelle direction ils veulent aller, et comment. Retrouver un sens nouveau de l'Etat. Maîtriser l'argent. Juguler la consommation abêtissante. Oui, il faudrait quelque chose comme une révolution pour cela. Ce qui empêche beaucoup de franchir ce cap, c'est la peur, la peur de prendre position haut et fort au niveau international à contre-courant. A contre-courant ? Non, car les analyses politiques se bornent trop souvent à désigner les peuples par leur gouvernement. Là est l'erreur. Croire que la France c'est Sarkozy, est-ce correct ? Nous oublions que la majorité des citoyens est en désaccord avec ceux qui les gouvernent dans tous les pays du monde.
Il reste à exprimer autre chose que la résignation.



Procéder par étapes.
Pas de place pour le charme cette année. L'urgence est de se débarrasser de Joe Dalton.
Hollande est ordinaire, il faut en passer par là. Les dirigeants ne font jamais ce qu'ils annoncent. C'est ce qu'ils ont en eux, leur structure mentale qui compte. C'est leur cerveau limbique, et ses interactions avec le cortex frontal, qu'il faut estimer. Nous avons de plus en plus accès à cette clinique avec les médias. Donc, le choix est assez simple.


Le vote est un acte beau et dur, plein de frustration et de grandeur, qui donne à réfléchir à notre condition de simple élément d'un ensemble, d'où émergera la décision. Petit noeud fragile mais indispensable d'un immense réseau. Un "corps" électoral, le mot est bien choisi, dont chacun n'est qu'une cellule.
Dans le film "The Artist", George Valentin, hanté par la fin du cinéma muet, perçoit dans son rêve le bruit assourdissant de la feuille morte lorsqu'elle touche le sol. J'ai souffert ce matin que mon petit bulletin dans sa petite enveloppe bleue toute pareille aux autres se mêle gentiment à ses congénères sans tremblement ni déflagration. Fera-t-il le poids ?
C'est ce qu'on appelle la démocratie.