05 mai 2012

Racines Chrétiennes

Mon Pape,

Mais Bon Dieu que fais-tu ? Où es-tu ?
A Cuba ?
A la Scala ?
Ne te préoccupes-tu plus de la fille ainée de l'Eglise ?
J'avais confiance en toi. Malgré tes petits côtés. Les mauvaises langues prétendent que tu étais l'inspirateur de Jean-Paul II, jet-star rétro béatifiée sur son seul dossier médias/communication, je ne les ai pas crues. Tu avais une autre envergure intellectuelle, une profondeur de réflexion sur l'évolution du monde, une exceptionnelle disposition à réfléchir sur la raison de la foi en n'omettant pas la foi en la raison, jamais bien comprise par les journalistes (dont ce n'est pas le meilleur répertoire...). J'attendais de toi du courage sinon politique, du moins moral. Des prises de position sur l'amour, la haine, la violence ou la fraternité dans leurs modernes expressions plutôt que des invectives sur les capotes ou l'avortement.
Tu mollis, mon Pape, tu n'es pas loin de me décevoir. Tu as attendu Pâques pour condamner l'"effusion de sang" en Syrie et le piétinement de tous les droits humains.

Mais quelle faiblesse avec les hérétiques et les faux prophètes...
Nous en avons un vrai ici, et tu le laisses déblatérer en toute impunité. Déjà en 2007, le chanoine de Saint Jean de Latran avait impressionné par la hauteur de sa vision sur les racines chrétiennes de la France :
"Les racines chrétiennes de la France sont aussi visibles dans ces symboles que sont les Pieux établissements, la messe annuelle de la Sainte-Lucie et celle de la chapelleSainte-Pétronille. Et puis il y a bien sûr cette tradition qui fait du Président de la République française le chanoine d’honneur de Saint-Jean de LatranSaint-Jean deLatran, ce n’est pas rien. C’est la cathédrale du Pape, c’est la « tête et la mère de toutes les églises de Rome et du monde », c’est une église chère au cœur des Romains. Que la France soit liée à l’Eglise catholique par ce titre symbolique, c’est la trace de cette histoire commune où le christianisme a beaucoup compté pour la France et la France beaucoup compté pour le christianisme. Et c’est donc tout naturellement, comme le Général de Gaulle, comme Valéry Giscard d’Estaing, et plus récemment Jacques Chirac, que je suis venu m’inscrire avec bonheur dans cette tradition."
Et je te fais grâce du passage sur la vocation du prêtre comparée à celle du président de la république équivalente et sublimée, sur l'instituteur dont le charisme et l'espérance n'atteindront jamais ceux du curé. Bon, c'était un peu sot, un peu scolaire, un peu trop copié-collé Wikipédia par Guaino, pas vraiment méchant. C'était un jeune chanoine, convenons-en. Tu n'as rien dit, il t'avait offert le matin deux livres de Bernanos, dont tu raffoles, il t'était difficile d'être désagréable.


Mais sur les Roms, là tu as été au dessous de tout. Les évêques de France t'avaient tracé la voie, ils avaient vigoureusement protesté contre l'expulsion des bohémiens par le chanoine déguisé en Joe Dalton. Tu le reçois deux mois plus tard, pas un mot sur la question. Tu le laisses prendre une mauvaise photo avec son iPhone pour Carla, et tu ne vas même pas jusqu'à évoquer les "légitimes diversités humaines", allusion au problème interprétée comme un réprobation par les journalistes (décidément, ils n'entendent rien à aucun de tes jargons...).


Mais où étais-tu depuis quinze jours ? Tu laisses ce type qui se prétend gardien du peuple proférer un discours de haine, de violence sociale, de désignation de l'étranger comme la source de tous nos maux, de protection des frontières, bref le pamphlet du Front National dans le texte avec le ton, et ce... au nom des racines chrétiennes de la France !!!
Et toi, mon Pape, tu ne réagis pas ?? Le Vatican est-il aux abonnés absents ?
Tu peux m'expliquer ce qu'est être chrétien aujourd'hui ? Si ce que j'ai entendu sortir de la bouche du chanoine de Saint Jean de Latran au cours de cette campagne électorale est une parole chrétienne, je bouffe ma Bible pliée en quatre, et je deviens l'Alligbonon Akpochihala Essoumon, prêtre vaudou d'Endoume.
J'aurais dû me douter qu'à partir du moment où tu ne faisais aucun commentaire sur les processions des Le Pen et leurs incantations autour de l'illuminée de la Place des Pyramides, qui étaient du même acabit, tu gardais un petit faible envers les ouailles de Mgr Lefebvre.
Non, mon Pape, ne me laisse pas croire que toi qui as pu écrire "Deus Caritas Est", superbe encyclique refondant l'action caritative chrétienne en la désécularisant, tu puisses te taire face à ce néo-pharisianisme qui vient de déshonorer l'image de la France des Lumières, dont tu as subi, du moins le croyais-je, l'influence.


Un peu de courage, mon vieux Pape, reprends-toi sinon tu n'échapperas pas à un petit séjour en Purgatoire, tous frais payés par l'UMP. A moins que tu ne sois toi aussi qu'un homme ? Un politique au double langage ?
Enfin, tu viens de réaffirmer l'actualité de "Pacem in Terris" la grande encyclique de Jean XXIII, de bannir le « langage stérile de la récrimination mutuelle qui ne mène à rien », d'inviter à « engager un dialogue créatif entre l’Église et le monde, entre croyants et non-croyants, promouvant une vision chrétienne de la place de l’homme dans le monde », et tu nous laisses nous enfoncer dans les cloaques de l'intolérance et du mensonge. Dans cette même veine, mon petit Pape, il y a à peine trois jours, tu as pu lancer : « Les maux et les injustices historiques ne peuvent être surmontés que si les hommes et les femmes sont inspirés par un message de guérison et d’espoir, un message qui propose une voie vers l’avant, hors d’une impasse qui emprisonne souvent les peuples et les nations dans le cercle vicieux de la violence », et là je te sens dans ton rôle, tu es véritablement meilleur en jardinier des racines chrétiennes, tu es comme je m'attendais à ce que tu sois, ...
Comme nous nous attendions....
Sommes nous si seuls ?

27 avril 2012

Papa



Je n'ai rien à ajouter à ce beau texte, qu'une larme de joie...

22 avril 2012

Le petit bruit du bulletin dans l'urne au petit matin

2012 n'est pas 2007.
Malgré mes imprécations, mes mises en garde diagnostiques, et mon pronostic, il était passé.
Le charme de Ségolène n'avait touché que quelques rêveurs dans mon style, près de 50% des électeurs...

Pas de charme cette année. La seule grande voix de la campagne, c'est à coup sûr celle de Mélenchon. Cette parole libre et fraternelle au bord de la Méditerranée est certainement celle qui a manqué à la France en ces temps étriqués et frileux. La France est devenue en cinq ans un petit pays, sans idée, sans élan, ne laissant diffuser à l'étranger que les agitations clownesques de son petit président en guise de message culturel... Joe Dalton. Mélenchon a su dire que nous restons des hommes, pas des tiroir-caisses. J'en entends, souvent des proches qui, du haut de leur condescendance irréfléchie, font remarquer qu'un tel programme est loin de la réalité, de la rationalité de la finance qui nous mène... C'est avoir la vue courte et n'avoir tiré aucune leçon de ce qui s'est passé depuis 2008. Comment avoir la moindre considération pour les "professionnels" des marchés après cette crise ? Qui sont les fumistes ? Qui sont les voleurs impénitents ? Quel crédit (!) accorder aux économistes, qui se sont révélés incapables d'anticiper l'évolution mondiale des déséquilibres ? Il est d'ailleurs complètement ridicule d'attribuer un Prix Nobel d'Economie à ce qui n'est ni une science ni un art ni un humanisme. L'économie n'est tout au plus que de la statistique, puis de la comptabilité. Il n'y a plus de grande pensée dans ce bazar depuis bien longtemps.
Par contre, la politique devrait prendre conscience qu'elle doit reprendre la main, qu'elle doit manifester que les peuples ont le droit d'exprimer dans quelle direction ils veulent aller, et comment. Retrouver un sens nouveau de l'Etat. Maîtriser l'argent. Juguler la consommation abêtissante. Oui, il faudrait quelque chose comme une révolution pour cela. Ce qui empêche beaucoup de franchir ce cap, c'est la peur, la peur de prendre position haut et fort au niveau international à contre-courant. A contre-courant ? Non, car les analyses politiques se bornent trop souvent à désigner les peuples par leur gouvernement. Là est l'erreur. Croire que la France c'est Sarkozy, est-ce correct ? Nous oublions que la majorité des citoyens est en désaccord avec ceux qui les gouvernent dans tous les pays du monde.
Il reste à exprimer autre chose que la résignation.



Procéder par étapes.
Pas de place pour le charme cette année. L'urgence est de se débarrasser de Joe Dalton.
Hollande est ordinaire, il faut en passer par là. Les dirigeants ne font jamais ce qu'ils annoncent. C'est ce qu'ils ont en eux, leur structure mentale qui compte. C'est leur cerveau limbique, et ses interactions avec le cortex frontal, qu'il faut estimer. Nous avons de plus en plus accès à cette clinique avec les médias. Donc, le choix est assez simple.


Le vote est un acte beau et dur, plein de frustration et de grandeur, qui donne à réfléchir à notre condition de simple élément d'un ensemble, d'où émergera la décision. Petit noeud fragile mais indispensable d'un immense réseau. Un "corps" électoral, le mot est bien choisi, dont chacun n'est qu'une cellule.
Dans le film "The Artist", George Valentin, hanté par la fin du cinéma muet, perçoit dans son rêve le bruit assourdissant de la feuille morte lorsqu'elle touche le sol. J'ai souffert ce matin que mon petit bulletin dans sa petite enveloppe bleue toute pareille aux autres se mêle gentiment à ses congénères sans tremblement ni déflagration. Fera-t-il le poids ?
C'est ce qu'on appelle la démocratie.

08 mars 2012

Le cerveau virtuel

Du virtuel au réel et vice versa...

04 mars 2012

"L'État blessé", le livre qui accable Sarkozy


Voici un excellent commentaire de Michel Winock du livre de Jean-Noël Jeanneney, qui va sortir mardi prochain. C'est dans Huffington Post le 2 Mars.

C'est exactement ce que je pense sur la honte d'avoir Joe Dalton comme Président de la République. Je dois faire remarquer que ce surnom de "Joe Dalton" lui a été donné par Djamel Debbouze...


À l'heure des bilans d'un quinquennat qui s'achève, je recommanderais vivement l'ouvrage de Jean-Noël Jeanneney, dans la collection Café Voltaire de Flammarion. Cet ouvrage n'est pas un de ces libelles de campagne électorale dont les mots d'auteur, les leçons de morale et la verve pamphlétaire font la nature. C'est un livre sobre, descriptif et néanmoins accablant pour le président sortant. L'objet en est la manière dont celui-ci a abaissé l'État par des pratiques inconciliables avec les traditions républicaines, que nous ont léguées notamment Gambetta, Clémenceau, Jaurès et de Gaulle.

Le "car tel est mon bon plaisir" du président s'est manifesté dans tous les domaines. Veut-il rendre hommage à Simone Veil? Il lui attribue d'emblée la grand-croix de la Légion d'honneur alors qu'elle n'en avait pas gravi le premier échelon (on n'a pas protesté parce que c'est une grande dame et tout le monde l'admire). Le pavillon de la Lanterne, réservé jusqu'à lui au Premier ministre, lui plaît-il? Il se l'annexe sans vergogne. Il entend s'occuper de tout, réduisant son Premier ministre aux fonctions d'un sous-ordre, au point que, décidant de réunir ses ministres favoris en conseil informel, il en exclut François Fillon. D'une manière générale, le court-circuitage des ministres a été de règle, même quand il s'agissait d'Alain Juppé: on se souvient de l'épisode de l'entrée en guerre en Libye.

Jean-Noël Jeanneney précise comment les contre-pouvoirs légaux, à commencer par les décisions du Conseil constitutionnel, ont été violentés, contournés, méprisés. Comment des nominations irrégulières se sont multipliées et comment le président s'est arrogé le choix des dirigeants de France Télévisions et de Radio France. Le mépris de la justice dans son indépendance, le manque total de considération pour les hauts fonctionnaires, l'arrogance avec laquelle il traite les principes des grands Corps de l'État, les propos insultants envers les diplomates. Jeanneney rappelle à ce sujet l'exclamation du chef de l'État, devant un groupe assez nombreux, au sujet d'un ambassadeur dans un pays voisin: "Je leur ai envoyé le plus con!"

Cette phrase donne la mesure du "débraillé" élyséen. On prête à Nicolas Sarkozy cette affirmation datant de 2004: "Savez-vous pourquoi je suis tellement populaire? Parce que je parle comme les gens." Devenu entre-temps président de la République, il ne se doutait pas que "les gens" attendent de leur président un langage qui exclut la grossièreté; qu'ils n'apprécient pas le tutoiement généralisé, aussi bien avec ses ministres qu'avec les journalistes. Le vocabulaire, note notre auteur, est approximatif, la syntaxe souvent hésitante (devant des ouvriers d'Alstom, dans le Doubs, en mars 2009: "Si y en a que ça les démange d'augmenter les impôts..."), son style bling-bling et son impudeur sur sa vie privée ont provoqué un malaise chez nombre de ses électeurs. L'épisode de sa visite au Vatican avec son téléphone portable et Jean-Marie Bigard, et combien d'autres épisodes où l'enfantillage le dispute à la vulgarité, ont porté atteinte à la dignité de l'État.

La boulimie d'action de Nicolas Sarkozy s'est traduite le plus souvent par des "coups" sans suite, dont l'intérêt recherché était l'effet d'annonce. Saisir un fait divers pour l'instrumentaliser, jouer sur l'émotion du public, faire des proclamations sur le mode du "plus jamais ça", lancer des promesses non tenues, défrayer la chronique par une agitation désordonnée... J.N. Jeanneney cite le mot de Georges Vigarello, examinant la manière d'être du chef d'État, et selon lequel Nicolas Sarkozy n'a pas su habiter sa fonction. Maître de l'instant, gestionnaire de l'immédiat, il fait preuve d'une inconstance allant de pair avec l'obsession des sondages, commandés du reste sur les fonds publics et restés secrets. On chercherait en vain dans sa conduite une idée-force, un point de fuite, une vision de la France et de son avenir.

Ses rapports avec l'argent méritent un chapitre du livre. On se souvient qu'une de ses premières préoccupations à son arrivée au pouvoir avait été de relever son traitement de président. La compagnie du Fouquet's le soir de son élection, l'invitation de Vincent Bolloré sur son yacht: des images restées indélébiles dans la mémoire des Français, révélant sa dilection pour les grands patrons. "Une société égalitaire, proclame-t-il le 24 mars 2009, c'est le contraire d'une société de responsabilité et de liberté." Le bouclier fiscal a été la traduction législative de cette profession de foi... jusqu'au moment où il a dû y renoncer.

L'annulation de l'épreuve de culture générale aux concours administratifs des catégories B et C est le signe d'un mépris de la culture, dont l'épisode sur la Princesse de Clèves a provoqué la risée: "La possibilité pour quelqu'un d'assumer sa promotion professionnelle sans passer un concours ou faire réciter par cœur (sic) La Princesse de Clèves." Cette incartade eut du moins l'heureux effet de porter Mme de La Fayette dans la liste des best-sellers.

Jean-Noël Jeanneney consacre un chapitre aux manquements de Nicolas Sarkozy aux principes de la laïcité. Le pire étant atteint par l'accord du 18 décembre 2008 entre le Saint-Siège et le gouvernement français, -accord ratifié par décret du 16 avril 2009, et qui confère à l'Église catholique le pouvoir de délivrer des grades et des diplômes universitaires sur le territoire français, rompant ainsi avec la loi du 18 mars 1880 réservant à l'État le monopole de la délivrance des grades et diplômes nationaux.

Le dernier chapitre de l'ouvrage est réservé aux "humiliations françaises" devant l'étranger. L'auteur rappelle le triste discours de Grenoble de 2010, la décision de Claude Guéant de limiter l'accès à des activités professionnelles pour les étudiants étrangers formés en France, le débat sur l'identité nationale visant l'immigration, le stupide discours de Dakar du 26 juillet 2007, selon lequel "l'homme africain" n'était pas entré dans l'Histoire, l'extravagante réception de Kadhafi à Paris, l'annulation de l'année du Mexique en France, la brouille avec la Turquie, etc.

Jeanneney achève son bilan en souhaitant la défaite à la prochaine élection présidentielle de celui qui a rabaissé l'État: "Si par malheur les circonstances des élections présidentielle et législatives du printemps 2012 et une gauche inégale à son destin aboutissaient à un nouveau succès, dans les urnes, du président de la République sortant, de surcroît libéré du souci d'être réélu, craignons de rudes lendemains. L'État serait comme un arbre dont sont rongées les racines."

Cet ouvrage, dont je n'ai donné qu'un rapide aperçu, n'est pas dû à l'esprit militant. Il nous vient d'un homme qui a exercé de nombreuses fonctions de responsabilité dans la vie politique, culturelle et universitaire (ancien Secrétaire d'État, ancien président de Radio France, ancien président de la Bibliothèque nationale de France, professeur émérite à Sciences po), et qui nous rappelle, avec la précision de l'historien qu'il est, les manquements à la dignité de l'État et de la fonction présidentielle de 2007 à 2012.

On pourra le juger injuste, muet sur les décisions positives qui ont pu être prises par le président de la République. De fait, il ne s'agit pas d'un exercice d'évaluation impartial en deux colonnes, mais d'un réquisitoire qui a pour ressort la sourde révolte d'un homme qui a servi l'État, qui aime la République, et qui s'apitoie devant la dégradation de l'un et de la trahison de l'autre par celui auquel les Français avaient donné leur confiance en 2007. Dans un temps où le flux ininterrompu des informations noie l'information, ce livre servira aussi d'aide-mémoire -un aide-mémoire brûlant.

03 mars 2012

Joe Dalton lance sa compagne à Marseille


Je n'y suis pour rien.
Ce n'est pas moi, je ne décide pas de tout, enfin.
Oui, je suis un notable, mais à Marseille il y en a beaucoup, et de toutes sortes.
Je m'excuse, j'aurais dû intervenir, je m'accuse d'avoir fait preuve de faiblesse.
Le fait est que le Merko débarque au Salon de l'érotisme et de la lingerie coquine demain au Parc Chanot.

Je sais, il ne pense qu'à elle, la mère Merkosie, il y a une section grandes tailles, à Marseille nous savons faire en grand.
Mais enfin, il sera là demain à s'agiter avec sa troupe, alors que nous venions de retrouver le calme après la grippe, le grand froid et un sacré coup de mistral. Aujourd'hui, c'était un subtil dosage de soleil, de douce brise tiède de Sud-Ouest, de spis multicolores, et de sérénité.
Je vais devoir aller marcher dans les Calanques, Catherine aura gagné. Aller je ne sais où après, mais fuir.

Il ne pouvait pas faire çà à Rennes ? Sans doute est-ce une ville trop normale ?
A Montpellier ? trop à gauche ?
A Clermont-Ferrand ou à Vierzon ? trop intellos ?
A Avignon, trop de ponts ?
A Cucuron ?

Il est vrai que Marseille convient assez bien. La classe politique est la plus détériorée de France. Après une embellie (?) dans les années 90, l'ère Gaudin est un véritable naufrage. 50 ans de retard disait Edmonde Charles-Roux..., c'était un pari osé que de s'en être fait un objectif politique, une sorte d'éco-paléontologie en quelque sorte. Un conservatoire de certaines espèces qui, ici, ne sont pas en voie de disparition.
C'est la ville où l'on peut voter Front National à plus de 30%, essayez d'en faire autant ! Cela traduit un certain niveau de réflexion politique, un niveau bistro, pas de temps à perdre en discussions oiseuses, faisons plutôt bref de comptoir.
C'est la ville où l'uniforme blanc et bleu se termine par des baskets neuves et un iPhone trafiqué, la classe... La vérité si je mens !
C'est la ville européenne de la culture, la ville de Patrick Bosso, de Kad Merad, et de Renaud Muselier. En 2013, nous aurons droit aux défilés de majorettes sur le Vieux Port, et à une sardinade géante, puis à Pagnol en 3D, à une reconstruction du Pont Transbordeur en fil de fer, et à une exposition des plus belles Bonnes Mères en allumettes collées par les enfants des écoles privées. On n'aura pas vu un tel jaillissement de créativité depuis l'an Pèbre...
C'est une ville pour lui en effet. N'aura pas de mal à briller, avec Trochichtro Mauricette, Coopté, et encore Muselier (l'instituteur du monde arabe, il fallait le faire...), et le César de service pour l'accueil, l'inaltérable Gaudingg. Ce sera Laurel et Hardy et Charlot à la fois, la culture toujours la culture, dans une ville dominée par la Caisse d'Epargne, la Poste, les Corses et la CGT du Port Autonome. De quoi remplir quatre Stades Vélodromes.
Il va avoir du suquecès, tchi tchi. Z'ont fait descendre les Arméniens de Saint-Barnabé, les ont parqués au Parc Chanot Hall 3, premières loges pour voyeuriser les stars du porno.

Plus belle la vit !

Ville Monde, Kosmopolit Kultur, reviendra-t-il avec Angela ?
J'ai soudain un petit pincemengue au coeurre, et si c'était la dernière fois, il n'a pas fait que des couillonnades, je ne suis pas un ingrat, il nous a taillé un bel escalier avec des petites marches pour ses petites jambes de lutin dans les rochers à Malmousque, il a rasé un sale cabanon qui déparait, il a fait propre, on peut désormais aborder sans danger au Petit Nice. Avant, il fallait y aller à pied. Une France forte après dîner, c'est un programme.
Du lourd.

La sérénité me revient, Carlita m'apparaît en déshabillé vaporeux aux couleurs de l'OM, elle chante, elle chuinte "pour la dernière fois...", ma foi c'est du Alain Barrière dans le texte...

Elle, elle reviendra en 2013.

Bon dimanche !