19 juillet 2006

Headbutt: le site


Voulez-vous écrire à Zizou ?
Vous serez, comme moi, publiés dans son livre d'or !
Vengeons-nous, resserrons-nous, parlons avec Zizou, il nous guérira de nos hésitations.
Sachons dire NON.

16 juillet 2006

The Head-Butt


Cela fait exactement une semaine que çà s'est passé. Il a parlé, ils en ont assez parlé, j'ai fait le tour du monde nécessaire, le travail de deuil de Coupe du Monde est largement dépassé. Les bons juges italiens ont sanctionné les truands de maffiosi de clubs pourris berlusconiens. J'ai appelé toutes les rédactions. L'événement de cette finale, ce n'est pas la pseudo-victoire d'une squadra de pirates tatoués, ratés, fumeurs et buveurs, de surcroît acheteurs d'arbitres, l'événement c'est Ciganne et son headbutt !
J'ai dit Ciganne, car c'est Silvia, ma soeur argentine qui l'a appelé ainsi, excédée par le comportement abject et vulgaire de supporters péninsulaires qu'elle a malheureusement croisés en Mer Baltique. Pauvre Silvia ! Elle ne connaît de l'Italie que les immigrés du début du XXème siècle qui sont venus rejoindre leurs frères espagnols sur les bords du Rio de la Plata... Si elle savait ce que sont les italiens devenus, bigots et téléphages de ce début du XXIème siècle, adieu Fellini, de Sica, Visconti, Pasolini, Calvino, Taviani, Benigni, Mastroianni, Tognazzi, Dante Alighieri, Michelangelo, Piero della Francesca, Giotto, Savonarole, tous oubliés, vendus, échangés contre des quatrièmes arbitres argentins téléphages qui confondent l'esprit et la lettre... Triste palinodie, symptomatique d'une Europe du Sud qui glisse puis se vautre dans le cloaque méditerranéen.
Ciganne, je te baise les pieds en signe d'allégeance ! Tu es un fabuleux dramaturge, un librettiste d'opéra, un modèle pour les quinquagénaires, un espoir pour le monde coincé et pollué dans lequel nous suffocons.
Vive le coup d'boule, le headbutt, le colpo di testa !!!
Quelle sortie aurait pu être plus grande que de dire non à tous les petits coups bas quotidiens, les permanentes insultes entredeux au ras du sol, les regards en coin, les savonnades par derrière, les croche-pieds les bras en l'air et le sourire devant l'arbitre, les bruits de couloir, les résultats truqués, les voyous cas sociaux, mais non, il faut rectifier la position, paraître intouchable, au-dessus de la mêlée, c'est la vertu qui l'emportera... En un mot, il faut être politiquement correct, ne pas s'affliger, ne pas dénoncer, ne pas s'emporter, ce ne serait pas télévisuel ! Vous ne passez pas, mon vieux !
Et merde, il a eu entièrement raison, c'est la plus belle sortie et surtout la plus belle leçon que l'on puisse retenir, la plus forte que l'on ait pu imaginer. Il a réagi, lui, il ne s'est pas laissé enfermer dans nos conventions globalisantes, issues tout droit des manières des WASP de la Nouvelle-Angleterre. C'est pour cela que çà fait du bruit. On sent confusément qu'il a eu raison, mais pourquoi ?
Parce que Zizou, même (surtout) sur un terrain de foot, il ne supporte que l'on insulte les siens. C'est bizarre, non ?






Merci, Zizou !