21 mars 2017

Atai

Echoué dans cet atoll du Pacifique sur la route vers l'Australie...
Echoué à Atai, ce pourrait être un havre, c'est donc ma destination, imprévue il est vrai mais il faut l'accepter.
Se contenter d'une île.
Plus modeste que la classique down under, mais plus intime. pas le même projet. Mais qu'est-ce qu'un projet, s'il écarte l'aventure ?
J'y suis. Tout est calme alentour.
L'attente est le plus bel espoir.

Toujours PLOS

Mon nom, mon nom dans la liste des morts pour la Science ?
Non, mais le plus évident des 70 000 referees de PLOSone, évidemment. Je suis si fier d'être le seul Chauvel ici. Habituellement le rapporteur de guerre me chipe les premières pages ou les premiers rôles, c'est la vie ! Joie d'exister ? peur de disparaître ?
C'est le problème des hommes qui prennent de l'âge, je n'ai pas dit des vieux, et je n'ai pas dit des femmes.
Triste re-sentiment, la recherche de la re-connaissance. Suis-je toujours là ? La vie-illusion prend son sens vers ces âges-là. On ne cesse de flotter entre l'apparence et le réel, entre l'existence et l'hallucination. Facile dans la vie ascendante où le rapport social s'impose comme s'il était la seule attache au réel. Théorie de l'esprit, leurre de l'empathie, l'autre est mon échafaudage. Incertain dans la vie descendante, où la chute est libre et la tendance ordinaire est de s'accrocher aux breloques comme à des rappels fragiles le long de la paroi abrupte.
Le rapport à la terre ou l'attirance de la mer sont de meilleures voies vers la sagesse.
Plus le temps s'écoule, plus la musique véhicule plus que le langage des mots.