14 mars 2007

Truismes


Autant que les hommes, la candidate socialiste «en a». Son incompétence supposée comporte des relents de misogynie.

Pourquoi je vote Ségolène Royal
Par Marie DARRIEUSSECQ
lundi 5 mars 2007
Marie Darrieussecq écrivain. Dernier ouvrage paru : Zoo, P.O.L., 2006.

Parce que c'est une femme...Il faut voter pour Ségolène Royal parce que c'est une femme. C'est à peu près tout ce que j'ai à dire. C'est l'honneur du PS d'être le premier grand parti à proposer, en France, une candidate femme à l'élection présidentielle. Que cela ne se soit pas produit plus tôt est une honte pour ce pays.
Je laisse de côté Arlette Laguiller qui, vue de l'étranger, est un phénomène folklorique. Il suffit de l'écouter parler, d'ailleurs, ou de se rappeler Thatcher dans un autre genre, pour être persuadé(e) qu'un monde dirigé par les femmes ne serait pas plus juste ni moins violent.
Ségolène Royal semble partager avec tous les autres candidats (et au moins autant que Nicolas Sarkozy) l'idée fixe du pouvoir, le délire de grandeur solitaire, l'énergie maniaque, cette «gnaque» qui peut laisser perplexe ou admiratif. En bref, «elle l'a», la mégalomanie indispensable pour prétendre être élu (e) président (e) de la Ve République. La force de Ségolène Royal n'est ni féminine ni masculine : elle est personnelle. Elle en veut, elle en a. On mettra ce qu'on veut derrière le «en», la libido qui la porte n'a rien à voir avec les organes de la différenciation sexuelle.
Certes, je ne serais pas prête à voter pour une femme de droite. Et le fait que je veuille voter Ségolène parce qu'elle est socialiste, parce qu'elle représente une gauche qui, sans m'enthousiasmer, me paraît une option meilleure que les autres, cette opinion ne regarde que moi. Mais elle est «femme». Notre «première présidentiable femme». Enthousiaste ou pas, je veux que mes enfants, que les petits Français en général, n'aient pas les mêmes souvenirs que ma génération et toutes les générations antérieures. Cette élection peut être un moment historique ; ou du moins un moment où la France sortira de son ridicule historique.
J'ai grandi en ne voyant que des hommes à la télévision. Le Président était «le» Président, et ses ministres étaient des hommes, comme sous Louis XIV. Je ne pouvais pas rêver au pouvoir, puisque le pouvoir était masculin. Or s'il prend à ma fille le délire ­ ou l'ambition légitime ­ de se rêver en présidente, je veux que cela lui soit possible autant qu'à mon fils, dans un monde possible pour tous les deux. Et si mon fils se retrouve un jour gouverné par une femme, je veux que cela lui semble possible aussi, sans qu'il le vive comme une anomalie ou une humiliation.
«Voter Ségolène»... L'expression même est curieuse. L'appelle-t-on par son prénom parce que c'est une femme ? Un petit nom, pour une femme qu'on minorise, qu'on veut puériliser dans sa puissance ? On ne dit pas «voter Nicolas», encore moins «voter François» ­ et ceux qui disent «voter Jean-Marie», je me passe volontiers de leur compagnie. Mais il faut admettre que «Royal» est, en France, un nom plus répandu que le long «Ségolène», dont les syllabes chics, y compris dans la presse étrangère, la caractérisent d'emblée. Un personnage est né(e).
Mais on dit surtout «Ségolène» parce que son nom, Royal, pose problème. «Voter Royal» sonne comme un paradoxe en démocratie. Or la Ve République est par bien des aspects un régime monarchique. S'appeler «Royal» dans cette élection est un atout qui fonctionnera peut-être dans l'inconscient national. Cette bourgeoise a quelque chose d'une reine.
Qu'on la taxe systématiquement d'incompétence est nettement plus misogyne. On reproche beaucoup de choses aux autres candidats, mais jamais l'incompétence... Avec le parcours qu'a cette femme, comment peut-on penser une seule seconde qu'elle est incompétente en politique ?
Quant à la compétence pour présider un pays, personne ne l'a. Y croire est un délire collectif très ancien, porté et relayé par les institutions, en particulier en France. Il se trouve que le délire a jusqu'ici été incarné par des hommes. Nous avons eu Jeanne d'Arc, une marginale ; jamais d'Elizabeth ni de Christine de Suède. En France, c'est duas habet , comme pour les papes. Et si on essayait, pas forcément d'être royalistes, mais d'être un peu moins ridicules ?

Qui l'eût cru ?



Encore la politique à la Corentin...

11 mars 2007

Stance à Laurence


Non, non, non, non, ma Ségolène n'a traité personne de "bouse", elle a dit "en campagne, c'est à la fin de la foire qu'on compte les bouses", il y avait au moins trois degrés dans le clin d'oeil qui faisait référence à 2002...Dis-donc, Lolo, mais où ils sont les intellos ? Johnny, Doc Gynéco, Bernard-Henry Deuxballes, Finkelcroute, Max le Gallo, etc... ils sont avec le petit Nicolas. Je crois bien être le seul intello du côté de Ségolène, et j'entends bien le rester... Je suis en train de penser à ouvrir une permanence de désir d'avenir à Malmousque, le moment est mal choisi, le Service des Eaux refait les canalisations, déjà qu'il n'y avait pas beaucoup de place pour stationner, cette fois c'est foutu il va falloir aller se garer sur la Corniche, alors tu vois le bide d'ici ? il faut que je songe à flécher ma permanence depuis le Vallon des Auffes, j'espère qu'ils ne confondront pas avec le bureau de recrutement de la Légion Etrangère, remarque, ma Ségolène cela ne lui déplairait pas. Ce que je souhaite au fond, mais j'ose à peine y penser, c'est que, je ne sais pas, peut-être entre les deux tours, elle me fasse l'honneur de sa visite, on ferait une photo, puis je l'amènerais au cabanon embrasser maman-qui-vote-bèèrou, tiens juste pour lui faire honte, "Maman, devine qui vient dîner ?" "Ségolène ? tu n'y penses pas, je n'ai que du Picard !! Si on allait manger une pizza chez Jeannot ?" "Chez Jeannot ? Ségolène ? Non mais, si tu ne nous fais pas la choucroute de poissons, j'l'amène au Petit Nice, tu peux venir si tu as le temps, il y aura Jack Lang..." Aïe, aïe, je rêve, je m'emballe, je m'y crois, c'est terrible la campagne, tout ça va retomber comme un soufflé, elle ne s'arrêtera pas, elle ne verra pas la pancarte, qui aura été emportée par un coup de mistral, avec la chance que j'ai, tiens oui, avec la chance que j'ai, s'il y a un coup de vent, c'est le bé-harnais qui va rappliquer, grand-largue toutes oreilles dehors, il risque de s'échouer au pied du Grand-Balcon, tomber sur la patronne du Sunlight "je cherche le Centre, je cherche le Centre..." oui, mais quel Centre ? rien qu'à Malmousque il y en a quatre, des Centres (si on compte le CNRS et les goélands de Malmousque), heureusement qu'on a gardé des Cercles, pour nager, et des Ententes, pour le deuxième tour...

02 mars 2007

BéHarnais


Bayrou, c'est terrible l'enfance qu'il a eue ! J'ai regardé par hasard "envoyé spécial" hier soir... j'ai pleuré, heureusement j'étais seul face à mon poste. L'héroïsme du petit François face à son bégaiement, alors que l'éloquence chantait dans sa tête, aïe je l'évoque et je me remets à sangloter. Et IL S'EN EST SORTI !! C'est vrai, il est devenu très éloquent, son discours est toujours inattendu, pittoresque, voire humoristique, c'est vrai cela chante, c'est un peu comme une chanson "hon". C'est le pâtre sur le rocher, l'écho résonne au fond des vallées. Il est indéniable qu'il y a de plus en plus d'écho, peut-être ses oreilles ? J'aime aussi quand il rit, ça fait du bien aux chevaux, il leur parle aussi, j'ai déjà vu ça quelque part. Les chevaux, ils n'aiment pas Sarko qui hennit, ni Ségolène qui annone, Lepeine qui barrit, et Arlette qui postillonne. Mais ils aiment François B. qui leur susurre à l'oreille, c'est de cette manière qu'il a arrêté de bégayer.


Oui, mais cet écho, d'où il vient ? Le pavillon de l'oreille est la partie visible de l'oreille. Vous avez certainement remarqué sa forme étrange. Eh bien celle-ci a une fonction. En effet, il modifie légèrement le son suivant son angle d'incidence, avant de parvenir au tympan, permettant au cerveau de distinguer plus précisément l'origine de la source sonore. C'est grâce au pavillon que nous arrivons (assez mal) à distinguer l'origine d'un son dans le plan vertical. Donc, François B., il distingue mieux que les autres les sons du haut des sons du bas, mais cela me rappelle encore quelqu'un, décidément ce déjà vu ne me lâche pas. Cela permet au cerveau... oui mais.., oh si, ce n'est pas parce que les sons d'en bas résonnent si fort lorsqu'ils se trouvent concentrés au niveau de ses organes pavillonnaires pour s'engouffrer dans ses conduits auditifs externes (qu'il cotonnetige chaque matin avec une balayette) se frapper contre ses tympans de bé-harnais, avant d'entrainer tout ce que l'on sait au niveau des cellules ciliées externes qui poussent jusqu'à lui démancher la lame basilaire, qui va écrabouiller les derniers cils des cellules ciliées internes les forçant à cracher des salves de potentiels d'action comme un soufflet de forge, tout ce pataquès nous mène où, oui où ? sinon au corps genouillé médian, puis au cortex du gyrus de Heschl, c'est bien dans le cerveau le gyrus de Heschl, non ?? Alors, n'allez pas dire que si ça résonne si fort, qu'il y a de l'écho, c'est parce que... n'allez pas dire ce que je n'ai pas dit. Je n'ai fait aucun rapprochement avec les chansons "hon", c'était juste l'interview.

C'est pas grave, puisqu'il l'avait dans la tête l'éloquence : c'est elle qui fait tout ce bruit quand il l'incline.